falikou

Publié le par lenviedevivre

Falikou

« Un jour ou l'autre, chacun de nous s'en va sur ce chemin : parfois des pères ou des mères encore jeunes, et des enfants comme toi. Tu peux partir tranquille mon fils, à chacun de tes pas, nous serons en pensée avec toi. Tu es unique et tu seras toujours Falikou, notre troisième enfant ». Tels sont les mots que Catherine Loëdec, la maman d'un petit Tristan, disparu à la suite d'un cancer, a choisi d'exprimer à son fils en fin de vie dans un conte qui vient d'être édité. « J'ai écrit l'histoire du petit Falikou pour ne pas laisser mon fils seul avec ses questions et ses doutes », explique-t-elle. Un conte sans connotation religieuse, imaginé dans un univers africain, aux illustrations chaleureuses et positives, dont la beauté et la vérité sont empruntées à des souvenirs familiaux. Une histoire aussi poétique que dramatique, pour dire la fin de vie et tout ce qu'elle suppose de questions insolubles, d'angoisses. Un lien pour redire à l'enfant que l'adulte est à ses côtés, à son écoute, que l'amour qu'il lui porte est hors du temps, indestructible malgré la séparation.
Car face à la fin de vie d'un enfant, aussi terrible et injuste puisse-t-elle être, il ne faut pas mentir. « Je ne voulais pas lui dire abruptement “tu arrives à la fin de ta vie” mais je ne voulais pas lui mentir et ainsi risquer de le renvoyer à une solitude intérieure et à une culpabilité.».


Après le décès de Tristan, Catherine Loëdec remet Falikou au Dr Anne Auvrigon, pédiatre dans le service d'hématologie oncologie d'Armand-Trousseau, et médecin référent de Tristan, pensant que ce conte pourrait être utile à d'autres parents confrontés à la même réalité. « Falikou nous a vraiment paru pouvoir être une aide pour ces familles, parents et frères et sœurs qui s'interrogent sur le devenir de l'enfant malade et sur le fait qu'un enfant puisse nous quitter », raconte Anne Auvrigon. Dans le cadre d'un diplôme universitaire sur les soins palliatifs, elle a évalué le conte auprès de 13 familles qui ont majoritairement trouvé le support utile. Il a été ressenti comme douloureux et difficile tout autant que rassurant et apaisant. Dans tous les cas, le conte ouvre la possibilité d'un dialogue avec l'enfant. Un dialogue dont on sait qu'il facilite par la suite le processus de deuil des familles.
Falikou peut donc être un outil d'accompagnement pour les équipes soignantes. Des exemplaires ont été édités à des fins médicales grâce au soutien de Novartis Pharma et de l'association Vœux d'artistes. Les éditions Le Buveur d'encre éditent pour leur part l'ouvrage en vue d'une distribution en librairie.

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